Comment aborder cette problématique qui mène la vie dure aux abeilles.

Photo: Caroline Davelu Apicultrice
https://terrapis.fr/caroline-davelu-apicultrice.html

Pendant des millénaires l´homme a eu la possibilité d´observer les abeilles. Malheureusement avec la particularité d´interpréter leur comportement non seulement pour essayer de les connaitre, mais aussi pour pouvoir s´emparer plus facilement de leur miel doré.

Fière de ses technologies, il est depuis deux siècles convaincu de son génie et de sa capacité à améliorer, soit disant, la condition des abeilles que, pour sa commodité et pour mieux les exploiter, il a décidé de rendre sédentaires.

Toutes sortes d´inventions se sont succédées, épatantes, publiées, brevetées pour la gloire de leurs inventeurs, mais comme le montre cette histoire de la course au brevet dans l´apiculture, l´imagination humaine, la science et la technique n´ont guère profité aux abeilles pour qui l´économie d´énergie, fondement de leur vie, est en complète opposition avec la devise « time is money ».

Comment aborder alors cette problématique qui mène la vie dure aux abeilles.

Mettons des noms, des visages et des formes à ce processus de conduite d´un rucher

Il est intéressant de commencer par ces quelques mots du frère Adam, le « fabricant de l´abeille Buckfast » dans l´Avant-propos de son livre « Ma méthode d´apiculture » :

Ce livre n´est pas un manuel, mais un exposé général sur l´apiculture telle qu´elle est pratiquée à Buckfast. Comme on le notera, chaque détail des équipements, chaque manipulation, chaque aspect de la conduite des ruches a été étudié de manière à obtenir le meilleur résultat possible avec le moins d´effort et perte de temps de notre part. Nous prêtons en même temps toute l´attention qu´ils méritent à la manière de vivre et aux instincts de l´abeille. Mais cette dernière phrase vient en second lieu.

Frère Adam, faiseur de reines – Portail catholique suisse
Cath.ch
Frère Adam, faiseur de reines – Portail catholique suisse

Le Frère Adam est celui qui a donné le « do » de l´apiculture moderne occidentale. Pour éviter toute erreur d´interprétation : reprenons ses propres mots:

Dans son livre « Ma méthode d´apiculture » (Deuxième partie – L´élevage et ses objectifs) nous pouvons souligner :

« Comme je l´ai dit dans l´introduction aux méthodes d´exploitation, (et comme il l´avait dit dans l´avant- propos et comme il ne cessera de le répéter tout au long des chapitre suivants), l´élevage représente le véritable fondement de notre succès économique. La méthode de conduite d´un rucher c´est l´applications des mesures permettant de parvenir au rendement maximal en miel, but final de tous les efforts de l´apiculture. Il sépare donc apiculture et élevage puisqu´il continue) Dans l´élevage par contre on s´occupe des causes héréditaires des manifestations vitales, afin de les encourager ou de les empêcher, selon les besoin de telle ou telle méthode d´exploitation ». Mais cela encore avec l´intention de parvenir au rendement maximal.

Personnellement, je considère donc, qu´à partir de ces quelques lignes le loup était bel et bien dans la bergerie. Comment penser que l´homme puisse « améliorer » la nature, surtout avec des abeilles qui:

  • pratiquent haut la patte les calculs de cosh,
  • les calculs de nombre d´or (de temps en temps),
  • d´angles complémentaires au quotidien,
  • le compte à rebours
  • l´architecture légère et au plus haut point résistante, réparations, adaptations, modifications avec une substance produite par leur corps
  • qui dominent les mesures, le temps, la température et ses variations, les volumes et les surfaces
  • qui dominent aussi le pourcentage parfait d´humidité en toutes circonstances,
  • qui dominent l´asepsie de leur nid de reproduction,
  • la « gastronomie thérapeutique » parfaitement en en tout moment adaptée aux larves, aux ouvrières, aux reines, aux faux-bourdons,
  • la génétique pour virer les faux-bourdons diploïdes avant qu´ils ne sortent des alvéoles,
  • et pour mettre de l´ordre dans la spermathèque de la reine
  • la kinésithérapie pour remettre leur reine en forme avant l´essaimage,
  • qui sont capables de se soigner, de s´épouiller mutuellement
  • qui utilisent des techniques plus ou moins « Ninja » pour neutraliser leurs adversaires, les tuer, les embaumer, les éliminer
  • qui sont capables de communiquer… non seulement sur des éléments domestiques mais des concepts abstraits
  • qui sont capables de mémoriser, d´apprendre, de transmettre une connaissance, un chemin, un comportement
  • qui sont organisées en une parfaite démocratie, capables de voter et de se mettre d´accord et de changer d´avis collectivement en cas d´erreur
  • capables de choisir entre le bon et le moins bon, le mauvais et le moins pire
  • capables de s´orienter
  • capables de reconnaitre les espèces végétales à polliniser et d´être sélectives
  • capables de produire leur propre nourriture avec les secrétions de leur corps et les produits récoltés
  • capables de reconnaitre leur apiculteur
  • qui ont une structure sociale bien au-delà de la nôtre en termes de coopération et de performance
  • ………culture mobiliste

Pour mener à bien ces desseins, l´époque voulu que le frère Adam comptât avec la contemporanéité de Charles Dadant.

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Charles Dadant
Photo web.archive.org
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Ruche Dadant 1870
Photo Wikipedia (DE)

Charles Dadant est considéré comme l’un des fondateurs de l’apiculture moderne. Il inventa la ruche à cadre Dadant (42 × 26,6 cm) et fonda à Hamilton l’une des premières fabriques de matériel apicole. L’usine reste la propriété de la famille Dadant.

En honneur à la vérité Dadant n´a pas été le premier inventeur, ni le premier à utiliser les ruches à cadres  en 1814!

Francois Huber, Naturaliste suisse (aveugle) utilisait déjà des ruches à cadres pour ses observations.

Francois Huber
Photo Wikipedia auteur inconnu
http://apisite.online.fr/images/HUBER2.JPG
Ruche livre de Francois Huber

Avec son Assistant Francois Burnens, il remarque les dimensions précises des constructions des abeilles. Il indique dans ses écrits notamment, la distance entre 2 gâteaux de cire qu´il calcule à 9mm, la distance de centre à centre des rayons est de 36 à 38 mm:

Sur ces base il construisit une ruche d’observation, en reliant les cadres d’un seul côté l´ouverture à la manière d´un livre permettait de lire la vie des abeilles avec plus de facilité. Vous trouverez ces informations dans le Tome Premier du livre « Nouvelles Observation sur les Abeilles » par Francois Huber et Francois Burnens 1814.

Eva Crane, dans son livre « The Archeologie of Beekeeping » Duckworth; London, UK (1983) nous mentionne aussi Petro Prokopovych (1775–1850, Петро Прокопович) qui était un apiculteur ukrainien et est reconnu comme le fondateur de l’apiculture commerciale

Petro Prokopovych
Photo Wikipedia

Eva Crane, en fait aussi mention dans son livre « The world history of beekeeping and honey hunting« . Duckworth; London, UK 1983.

Prokopovych est né en Ukraine (qui faisait alors partie de l’empire russe), dans le village de Mytchenky près de Batouryn, dans une famille d’un prêtre de descendance cosaque ukrainienne. En 1808, Prokopovych comptait 580 ruches.

Eva Crane: “The world History of Beekeeping and Honey hunting » p.418 Edit. Routledge

Eva Crane “The Arqueology of Beekeeping” Duckworth, p. 209

Prokopovych a étudié la biologie des colonies d’abeilles et s’est efforcé d’améliorer les méthodes d’apiculture existantes. Son objectif principal était de développer des méthodes permettant le moins de perturbations et de dommages aux abeilles. Ces efforts aboutirent en 1814 à l’invention de la première ruche à cadres au monde, ce qui permit une récolte de miel plus facile. Une autre invention était une cloison en bois dont les ouvertures ne pouvaient être traversées que par des abeilles ouvrières, maintenant appelées « grille à reines ». Cela a rendu possible la récolte de miel pur à partir des cadres. Les inventions de Prokopovych ont marqué un tournant dans l’histoire de l’apiculture et ont marqué le début de l’apiculture commerciale. Ses travaux scientifiques ont abouti à plus de soixante articles dans des journaux et des magazines spécialisés.

Une autre passion de Prokopovych était l’enseignement. Il a créé une école d’apiculture qui a préparé plus de 700 apiculteurs qualifiés au cours de ses 53 années d’existence. En tant qu’apiculteur, Prokopovych possédait 600 colonies et devint riche.

Plus de 10.000 ruche furent fabriquées mais Prokopovych lui-même continuait d´utiliser les ruches tronc!

Prokopovych fut enterré dans le village de Palchyky, dans le quartier de Bakhmach Raion, dans l’oblast de Tchernihiv, où se trouvait son école d’apiculteurs. Un monument à Prokopovych se dresse là et l’Institut ukrainien de l’apiculture porte son nom (Wikipedia)

Révérend Lorenzo Langstroth
Photo Wikimonde

Revd Langstroth, encore un nommé père de l´apiculture moderne, il a breveté le cadre mobile, sur la base de la découverte de l´espace d´abeille : Le Dr Jan Dzierżon, apiculteur polonais et prêtre catholique romain, avait déterminé en 1835 l’espacement correct des barres supérieures des ruches. La distance entre les rayons a été décrite comme 1 1⁄2 in (38 mm) du centre d’une barre supérieure au centre de la suivante. Dans ce cas, la distance entre les rayons est de 1⁄2 in (13 mm), soit deux fois l’espace minimum des abeilles de 1⁄4 in (6,4 mm)[5]. Cette configuration avait été établie pour la chambre à couvain, car pour le stockage du miel, la distance entre les rayons peut être différente. Plus tard, en 1848, Dzierżon a introduit des rainures dans les parois latérales de ses ruches, pour remplacer les bandes de bois sur lesquelles les barres supérieures étaient auparavant suspendues [6]. Les rainures mesuraient 8 mm × 8 mm (5⁄16 in × 5⁄16 in), une dimension intermédiaire entre 1⁄4-3⁄8 in (6,4-9,5 mm), les limites inférieure et supérieure de l’espace apicole tel qu’on le comprend aujourd’hui. 3⁄8 in (9,5 mm) est aujourd’hui la taille habituelle que l’on entend par espace apicole.

Le Dr Jan Dzierżon
Photo Wikipedia
Le baron August von Berlepsch
Photo Wikipedia

En Europe, tant Johann Dzierżon que son collègue, le baron August von Berlepsch, se sont intéressés aux ruches à ouverture latérale. Les ressources foncières pour l’apiculture étaient limitées et, traditionnellement, plusieurs ruches étaient gardées dans un seul bâtiment. Ce qu’on appelle l’espace apicole avait été intégré par Berlepsch dans son arrangement de cadres (Bienen-Zeitung, mai 1852) après que Dzierżon eut découvert que les rainures ajoutées aux parois intérieures restaient exemptes de propolis (1848). Ainsi, la distance correcte entre la barre latérale du cadre et la paroi de la ruche était déjà comprise par certains apiculteurs européens avant 1851.

Le brevet de Langstroth du 5 octobre 1852 a adopté 3⁄8 inch (9,5 mm) entre les barres latérales d’un cadre et la paroi de la ruche, et s’est également réservé le droit d’utiliser la distance 1⁄2 inch (13 mm) entre les barres supérieures et le couvercle intérieur, ce dernier représentant un écart plus grand qu’optimal. Le terme « espace pour les abeilles » a été inventé plus tard que le brevet de Langstroth de 1852.

Langstroth a eu connaissance des découvertes de Dzierżon avant de déposer sa demande de brevet. Au cours de l’été 1851, il a été mis au courant des travaux de Dzierżon par Samuel Wagner, qui avait visité Dzierżon dans ses ruchers en Silésie et s’était abonné à Bienen-Zeitung, la revue dans laquelle Dzierżon publiait ses travaux apicoles, et qui avait traduit Theorie und Praxis, … de l’original en langue allemande (bien que la traduction n’ait jamais été publiée). Langstroth a exprimé un grand respect pour Jan Dzierżon, déclarant que « Aucun mot ne peut exprimer l’intérêt passionnant avec lequel j’ai dévoré ce travail. J’ai tout de suite reconnu son auteur comme le grand maître de l’apiculture moderne »[7].

« based on his discovery of the bee space in 1851Dr. Jan Dzierzon, a Polish apiarist and Roman Catholic priest, had in the year 1835 determined the correct spacing for the top-bars in beehives. The distance between combs had been described as 1 12 in (38 mm) from the center of one top-bar to the center of the next one. In this case, the distance between combs is 12 in (13 mm); that is, twice the minimum bee space of 14 in (6.4 mm). This setup had been established for the brood chamber, as for honey storage the comb distance can be different. Later, in 1848, Dzierżon introduced grooves into his hives’ side walls, to replace the strips of wood that the top-bars had earlier been hung from. The grooves were 8 mm × 8 mm (516 in × 516 in), a dimension intermediate between 1438 in (6.4–9.5 mm), the lower and upper limits of bee space as understood now. 38 in (9.5 mm) is nowadays the usual size meant when bee space is referred to.

In Europe, both Dzierżon and fellow apiarist Baron August von Berlepsch had been focused on side-opened hives. Land resources for beekeeping was limited, and traditionally multiple bee hives had been kept in a single beehouse. The so-called bee space had been incorporated by Berlepsch into his frame arrangement (Bienen-Zeitung, May 1852) following Dzierżon’s discovery that grooves added to inner walls remained free of propolis (1848). Thus, the correct distance between frame side-bar and hive wall was already understood by some European beekeepers before 1851.

Langstroth’s patent of 5 October 1852 adopted 38 inch (9.5 mm) between the side bars of a frame and hive wall, and also reserved rights to use the distance 12 inch (13 mm) between top-bars and inner cover, the latter of which represents a gap larger than optimal. The term bee space was coined later than Langstroth’s 1852 patent.

Langstroth may have been aware of Dzierżon’s discoveries before he submitted his patent application. In the summer of 1851, he was introduced to Dzierżon’s work by Samuel Wagner, who had visited Dzierżon in his apiaries in Silesia and subscribed to Bienen-Zeitung, the journal in which Dzierżon published his apiarian works, and who had translated Theorie und Praxis, … from the German language original (though the translation was never published). Langstroth expressed great respect for Jan Dzierżon, saying that « No words can express the absorbing interest with which I devoured this work. I recognized at once its author as the Great Master of modern apiculture ».

Thomas White Woodburry en Angleterre en 1870 développe la première ruche en paille et bois avec des cadres suspendus par le haut. 36,83 cm large 22,86 cm H ,10 cadres de 33cm x 18,42.

Ruche Thomas White Woodbury
Photo Wikipedia
Ruche Woodbury

George Neighbour and Sons (1878) modifient la ruche de Woodbury ils y ajoutent une petite fenêtre en verre pour observer ce qu´il se passe à l´intérieur sans déranger les abeilles et une hausse ainsi qu´une grille à reine en bois qui fut ensuite fabriquée en zinc.

Pour revenir à notre point de départ,

Dadant adopta le système des ruches à cadres mobiles (l’apiculture dite « mobiliste » est relative aux cadres amovibles, qui s’oppose à l’apiculture « fixiste » où les bâtisses de cire sont fixes, comme les abeilles construisent dans la nature). Il adapta ses ruches, les ruches Dadant, à des dimensions précises. Ce choix de ruches a fait perdurer son image dans le temps, par les modèles de ruches qui portent encore aujourd’hui son nom. Il leur conçoit un habitat digne de leur ingéniosité,

Les abeilles dans la nature construisent, accrochées à des supports naturels, des bâtisses de cires figées qui sont détruites avec l’essaim pour récolter le miel.

Charles Davant conçoit un système de ruches à cadres amovibles qui facilite le travail des abeilles, la récupération du miel et préserve la colonie. La ruche qu’il invente porte encore son nom.

Et se fait leur porte-parole à l’international

Pour populariser ses idées apicoles, cet inventeur rachète le journal AmericanBee (fondé en 1861) où ses premières contributions apparaissent en novembre 1867. Il considère que c’est le « meilleur journal sur les abeilles et l’apiculture ».

On peut dire que Dadant parlant anglais fait le lien entre les cultures apicoles anglophones et francophones.

Dadant traduit en français le fameux livre La ruche et le miel écrit par l’apiculteur américain Lorenzo Langstroth. Il en fait aussi des traductions en italien, polonais et russe.

Dès 1878, Charles Dadant milite aussi bien aux États-unis qu’en Europe pour un miel non « trafiqué » par des ajouts d’eau, de sucre ou autres produits.

Son fils qui s’adonne à la même passion, aide la Belgique à reconstruire son apiculture après la Première Guerre mondiale.

http://www.desgoutsetdescouleurs.com/tag/ruche-dadant/

Si Dadant demeure assez méconnu des apiculteurs américains, son titre de petit Français parti réussir en Amérique lui vaut la notoriété et en apiculture on parle encore des ruches Dadant. En France, il est aujourd’hui considéré comme l’un des fondateurs de l’apiculture moderne.

Aujourd´hui nous le savons, le plus grand problème que nous essayons de résoudre est celui de l´énergie. Depuis des siècles nous sommes si habitués à la gaspiller que nous ne nous en rendons même pas compte, nous n´avons même plus conscience de ce que le mot énergie signifie. Cependant la nature nous le rappelle à tout moment le gaspillage de l´énergie conduit aux pires catastrophes.

Nous avons des nécessités à couvrir, comme toute espèce vivante, nous devons pouvoir respirer un air propre afin que nos fonctions puissent s´accomplir sans difficultés, nous devons nous alimenter, nous devons réguler notre environnement pour la stabilité de notre température corporelle, nous devons maintenir certaines règles d´hygiènes et pour cela comprendre sans erreurs le circuit de la chaine alimentaire et le fonctionnement électrique de notre corps. A partir de là nous trouverons dans la nature les éléments qui nous permettent, en synergie avec le reste du vivant de vivre sainement en ménageant notre énergie et en ménageant l´énergie du reste du vivant.

Malheureusement nous sommes passés à un certain moment de notre histoire du concept « couvrir nos nécessités » à celui de « satisfaire nos besoins » or le mot nécessités est d´ordre naturel et objectif, relatif à la survie, tandis que le besoin est subjectif et relatif au superflu. .

Et ce pas nous a mené loin, très loin des lois de la nature puisque pour satisfaire nos besoins nous sommes capables de tous les gaspillages possibles et imaginables qui finiront par nous empêcher de couvrir nos nécessités.

Dans un cadre plus formel, l´énergie est définie comme « la grandeur physique qui se conserve lors de toute transformation d’un système physique fermé ».

L´énergie étymologiquement issue du grec ancien ἐνέργεια / enérgeia signifie force en action et les forces en action les plus primaires sont les électrons qui sont en mouvement permanent. Ce mouvement produit par le magnétisme est circulaire, fermé. Rien ne se crée tout se transforme oui d´une certaine manière. Mais certains électrons peuvent sortir du circuit il y a pour ce circuit perte d´énergie, toutefois ces électrons peuvent se réunir ailleurs, de diverses manières et créer un autre système. Globalement il y a conservation de l´énergie.( je n´entre pas dans les pertes à des niveaux plus profonds)

Le circuit peut pour une raison quelconque s´interrompre, c´est un accident, une accumulation soudaine d´énergie en un point et l´absence d´énergie au-delà de ce point. Une interruption dans le circuit est un accident qui a des conséquences, une modification d´état (physique) le parcours est interrompu mais l´énergie continuera d´exister sous une autre forme.

Le circuit peut aussi soudainement être modifié par une variation du magnétisme et cela oblige à des adaptations. L´énergie circule toujours cependant son parcours a été modifié dans le système.

Mais l´homme pense être devenu le maitre de l´énergie et il actionne les manettes. Il interrompt des circuits, il les dévie, il créé des réserves ici, des manques là, des points ou l´énergie semble se concentrée, d´autre où elle semble disparaître sans bien mesurer les conséquences de ces perturbations qui modifient le système.

Si nous regardons la nature nous comprenons combien la stabilité énergétique est importante, pour couvrir nos nécessités avec le moindre gaspillage de notre propre énergie et de l´énergie de notre environnement… ce que nous gaspillons manquera quelque part c´est pour cela que le reste du vivant s´accommode le plus souvent de la vie à l´extérieure, parfois un abri passager pendant la mauvaise saison ou la reproduction (pour faire court)… nous humains avons besoin d´un abri fixe permanent avec des niveaux de confort différents.

Lorsque nous contemplons l´apiculture nous nous rendons compte de la quantité d´énergie que nous faisons gaspiller aux abeilles, des circuits que nous interrompons ou dévions. Et pour satisfaire des besoins inutiles qui sont devenus la boussole de nos arguments.

Nous faisons fi du savoir millénaire et de notre propre bon sens pour être vraiment fiers de réinventer chaque matin le fil à couper le beurre, nous enfreignons ainsi les lois naturelles les plus élémentaires de la gestion parfaite de l´énergie.

C´est ce qu´il se passe dans les ruches conventionnelles, l´énergie des abeilles est gaspillée sur plusieurs niveaux.

Le premier niveau est un niveau physique

  • qui doit garantir la solidité de la bâtisse, des rayons, des alvéoles, leur taille leur orientation, leur disposition
  • qui doit garantir la circulation de l´air, la température, le degré hygrométrique
  • qui doit garantir un comportement social
  • qui doit garantir les mouvements de circulation dans la ruche les distances la facilité d´accès au couvain et aux réserves
  • qui doit garantir la protection du couvain et des réserves…

Le deuxième niveau est un niveau biologique

  • qui doit garantir la bonne répartition des différents habitants de la ruche
  • qui doit garantir La bonne répartition des réserves pour qu´elles gardent toutes leurs propriétés et leur accessibilité au bon moment
  • qui doit garantir une atmosphère saine
  • qui doit garantir une biodiversité au niveau des commensaux et des microorganismes…

Nous avons fait un rapide tour d´horizon de l´entrée du mobilisme dans l´apiculture qui a été accompagnée de la course à la production. Mais cela correspond-il à un système vraiment adapté à l´idiosyncrasie de l´abeille mellifère, à une démarche orientée vers la durabilité et cela répond-il aussi vraiment à l´amour proclamé partout pour les abeilles?